Plusieurs tableaux se succèdent : les plaines enneigées d’une Russie révolue, la moiteur sensuelle d’une Espagne rebelle, mais aussi l’Italie, brillante et éternelle, ou encore, l’intimité triste et douloureuse d’une diva suprême, dans sa loge, face à elle-même. Dans une mise en scène feutrée, ces quelques tableaux sont portés par une mystérieuse voix qui défait ses souvenirs comme l’on dévoile des secrets, et se mêle aux sons de la harpe avec douceur et sensibilité. 

Ce pas de deux pour harpe et comédienne n’est pas qu’un éloge de l’opéra mais également un hommage à l’amour, la femme, la vie. Habillé d’un texte original écrit par Alexandra Luiceanu, et d’extraits de grands maîtres tels que Pouchkine, Mérimée ou Euripide, Harpa Diva nous transporte dans le monde des divas, de Maria Callas à Carmen, des rives de la Volga aux rues de Naples ou Florence, de la mort à l’amour, des passions déclamées aux confidences chuchotées, du réel au rêvé.

Portée par la comédienne Cléo Sénia, la harpe d’Alexandra nous fait voyager à travers les siècles et les opéras en en entonnant, tels des friandises musicales, les plus célèbres airs. Du sublime Aria du Rinaldo de Haendel, en passant par Carmen de Bizet, les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, la belle Norma de Bellini, ou encore l’Elixir d’Amour de Puccini, Alexandra allie à ces extraits des pièces virtuoses du répertoire pour harpe. Ainsi, la Russie enneigée de l’Eugène Onéguine de Tchaïkovsky rencontrera la légèreté du Don Juan de Mozart revu par Bochsa, la noirceur de l’Eloge de l’Ombre du compositeur actuel Karol Beffa, ou encore la Grande Fantaisie de Parish-Alvars qui réunit dans une de ses œuvres pour harpe les plus brillantes, les airs du bel canto italien les plus en vogue au XIXème siècle.

Rêverie tout aussi poétique que didactique, Harpa Diva allie la beauté des mots à l’intemporalité de la musique classique et redonne vie aux inoubliables divas et héroïnes, pour une élégante échappée, pleine de douceur et de féminité.